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Progress in Mind
Des couloirs de l'OMS à Genève aux centres commerciaux de Singapour, des initiatives sont lancées pour faire face à la recrudescence de la démence.
Avec la survenue d’un nouveau cas toutes les trois secondes, le nombre de personnes atteintes de démence devrait tripler d'ici 2050, avec alors plus de 150 millions de cas dans le monde. Les statistiques sont parfois décourageantes, presque pétrifiantes de par leur échelle. Il existe cependant des données plus fines suggérant des possibilités d’intervention.
À Singapour, la prévalence de la démence est de 1,8 % dans Chinatown, mais de 5 % dans les banlieues de classe moyenne. Une explication possible réside dans la plus grande prévalence du diabète et de l'isolement social parmi la population de banlieue. Ces deux facteurs orientent vers la nécessité d’une prévention, a indiqué Kua Ee Heok (National University Hospital, Singapour) à la conférence de Mexico.
Les données plus fines suggèrent des possibilités d'intervention
La Jurong Aging Study, menée sur 10 ans, constitue un exemple de ces perspectives ;1les rencontres avec ses 2.000 participants se déroulent non pas dans un cadre clinique, mais dans un centre commercial. Les personnes âgées du quartier sont invitées à se rendre au centre commercial pour discuter d’éducation sanitaire et d'hypertension, mais elles sont aussi inscrites à un programme incluant tai chi, musicothérapie, réminiscence, art-thérapie, et pleine conscience (mindfulness) - qui peuvent tous permettre de réduire efficacement l’anxiété et la dépression subsyndromiques.
La pleine conscience en particulier semble avoir des effets bénéfiques sur le ralentissement du déclin cognitif. Atteindre même le modeste objectif de retarder de quelques années l'apparition de la démence réduirait considérablement le fardeau de la maladie.
Bien que modestes, les initiatives de « soins de la communauté par la communauté » du type décrit ci-dessus constituent une approche de la démence ; la nécessité d'agir à plus grande échelle ne fait aucun doute. La majorité des nouveaux cas de démence surviendra dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) - d'où la nécessité d'une approche globale similaire à celle décrite par Tarun Dua (OMS, Genève, Suisse).
Un modèle de « soins de la communauté par la communauté » se révèle fructueux à Singapour
La perspective mondiale
L'OMS vise à obtenir une combinaison de stratégies préventives d'une part, et des soins et des appuis d'autre part -- de sorte que tant les personnes atteintes de démence que leurs aidants puissent vivre bien et exploiter leur potentiel dans la dignité, le respect et l'égalité. Dans cette optique, l'OMS a élaboré un guide pour le développement d'un plan national de la démence. L'approche est basée sur les principes complémentaires incluant droits de l'homme, équité, responsabilisation, disponibilité de soins médicaux et sociaux universels, et collaboration entre organismes.
L’un de ses objectifs est une société soucieuse de la démence et non discriminatoire. L'autre, bien sûr, est la prévention. La philosophie sous-jacente ici est que ce qui est bon pour le cœur est bon pour le cerveau.
La plus lourde charge dans les années à venir sera supportée par les pays à revenu faible et intermédiaire. D'où la nécessité d'une approche globale
Une échelle IDÉALE
Toute approche du traitement de la démence nécessite des outils permettant de mesurer la gravité du problème et les besoins des patients. Antonio Lobo (Université de Saragosse, Espagne) a ainsi indiqué que le groupe International Dementia Alliance (IDEAL) avait développé une nouvelle échelle pour la classification clinique de la démence et l'évaluation des besoins en matière de soins.
Selon les propos des personnes familiarisées avec son utilisation, cette échelle multidimensionnelle -- conçue pour être suffisamment sensible pour détecter les petites différences dans les activités de la vie quotidienne, la cognition, la santé physique, le soutien social et la détresse des aidants -- peut être remplie en cinq minutes. Et c’est juste le temps dont disposent les nombreux personnels de santé surchargés.